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par David Manise
21 mars 2023
mis à jour 05 avr. 2023
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La préparation physique pour le voyage

L’un des gros facteurs d’accidents et de problèmes sérieux (généralement étiquetés « malaises » dans la littérature de l’accidentologie en montagne) est la mauvaise condition physique. Ou plus exactement une condition physique inadaptée aux réalités complexes, incertaines et changeantes de la vie et du déplacement « by fair means » dans la nature. Voyons comment faire une bonne préparation physique pour le voyage, comment, en quelque sorte, devenir davantage tout terrain !

Trop spécialisés ?

D’ailleurs, l’un des facteurs limitants classiques, pour les gens qui rêveraient de voyager sans moyens motorisés, c’est aussi la condition physique. Et contrairement à ce qu’on croit, ce ne sont pas seulement les gens sédentaires ou globalement « pas en forme » qui touchent leurs limites dans ce genre de contexte. Les athlètes trop spécialisés aussi.
Par exemple, les gens qui ne font pratiquement que de l’entraînement de force, comme les « strongmen » ou ceux qui font de l’haltérophilie, de la force athlétique ou de la musculation ont beaucoup de mal à tenir dans la durée : leur corps consomme trop d’énergie, même au repos. Ils ont besoin d’apports nutritionnels réguliers, et à la moindre rupture de leurs apports en protéines, ils sont en PLS. Les « poids lourds » (je sais de quoi je parle) tolèrent aussi extrêmement mal la chaleur. Last but not least, ils ont souvent des muscles antagonistes qui les freinent dans leurs mouvements, et ont une amplitude articulaire assez spécialisée pour les mouvements qu’ils font. Ajoutons à ça une sangle abdominale tellement dense qu’ils ont des limitations pour respirer pleinement, et on a un humain qui commence gentiment à ressembler à un bulldozer.
Oui, bon, je caricature, et je fais un peu d’autodérision. Mais vous pigez l’idée.
À l’autre extrême du spectre, on trouve les athlètes d’endurance ultra affûtés. Ils sont souvent capables de tolérer beaucoup de privations, ils peuvent souvent manquer de sommeil et de nourriture et continuer à avancer comme des machines. Mais ils sont aussi très souvent frileux, et ils accumulent très souvent des petites blessures d’usure qui font qu’ils ont une tolérance limitée pour un effort intense et brutal. Et ils manquent généralement de force. Et s’ils sont affûtés, ils sont également souvent à la limite de l’épuisement en permanence, ce qui leur laisse peu de marge pour les imprévus, les stress prolongés ou un effort inhabituel.

... et la suite ?