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Edito Carnets d'Aventures #57 Edito Carnets d'Aventures #18

Edito Carnets d'Aventures #58 : C’est loin mais c’est beau *

par Johanna dans Éditos 27 janv. 2020 595 lecteurs Soyez le premier à commenter
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C’est loin mais c’est beau *

Par Johanna

Un joli projet, nous avions un joli projet pour l’hiver 2007-2008. Nous souhaitions nous rendre en Patagonie pour traverser le continent du Pacifique à l’Atlantique, en franchissant la cordillère des Andes. Nous serions partis à pied côté chilien, des packrafts dans nos sacs à dos. La cordillère franchie, nous les aurions gonflés et nous serions laissés descendre le long d’un fleuve jusqu’à l’océan. Mais pour s’y rendre entre deux bouclages de Carnets d’Av., il fallait prendre l’avion1, et nos réflexions de l’époque nous avaient finalement conduits à abandonner ce projet et à publier le hors-série « Le voyage écologique »2.

Lorsque Thomas et Thibaut ont contacté la rédaction pour évoquer leur chouette périple en canoë gonflable et à pied du Pacifique à l’Atlantique (cf. p. 50), j’ai souri. Je crois qu’il y a quelques années, une pointe d’amertume aurait accompagné la lecture de leurs aventures, qui auraient pu être les nôtres. Plus maintenant. Je me dis que la transformation, c’est peut-être aussi cela, apprendre à recevoir sans envier, accueillir sans juger.

Parce que, oui, les Andes c’est loin mais c’est beau. Parce que, oui, voyager dans des contrées différentes élargit l’esprit, nous ouvre à l’Autre, affine notre savoir, notre culture, notre tolérance... Mais toutes ces choses, il est tout à fait possible de les recevoir au travers des voyages des autres, de se nourrir de ce qu’ils en ramènent, sans frustration. C’est d’ailleurs bien là un des rôles principaux de Carnets d’Aventures : participer à cette transmission. C’est pour cela que, même s’il souhaite promouvoir la mobilité douce, les transports « de surface », et les destinations plus proches, vous continuerez d’y trouver des récits de voyages lointains, comme le présent dossier consacré aux Andes. Parce que les Andes existent, parce que des voyageurs nature les parcourent, et qu’ils partagent leurs aventures.

Finalement, je me suis souvent surprise, devant des photos de contrées lointaines, à imaginer de nouveaux périples dans des destinations plus proches ! Ainsi, des rivières et forêts canadiennes m’ont-elles fait rêver de Laponie, des zones volcaniques néo-zélandaises m’ont donné envie d’Islande, la pampa argentine de steppes d’Asie Centrale3, certains massifs himalayens des montagnes sauvages des Alpes du Sud. Si, si, vraiment.

La société de consommation actuelle nous encourage à « cocher » des destinations, mais de ces récits de voyages lointains, savoir extraire l’essentiel, c’est à dire cette impulsion pour la liberté des itinérances douces dans la nature, est un moteur formidable pour partir chercher et trouver (elle ne manque pas !) toute cette beauté naturelle et humaine ici ou pas très loin.


Notes :
* Cf. youtube.com/watch?v=_B5ICFlDoqc
1. Quoique, l’article de Philippe Sauvage (p.40) montre que pas forcément !
2. Cf. Le Voyage Ecologique
3. Rappelons que la Scandinavie est accessible en train (voir le dossier Laponie de CA57), l’Islande en ferry depuis le Danemark, l’Asie en train (Transsibérien et Transmongolien, une aventure en eux-mêmes), l’Afrique du Nord en ferry... !

Salar d'Uyuni à vélo.
Photo Manu d'Adhémar
Salar d'Uyuni à vélo.
Photo Manu d'Adhémar
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