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Le voyage sans moyens motorisés

par Johanna dans Billets 07 mai 2006 mis à jour 17 mai 2020 12758 lecteurs Soyez le premier à commenter
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phiBillet publié dans Carnets d'Expé n°2, écrit par Olivier

 

Partir dans le froid, et cheminer des jours durant, voir progressivement se transformer les paysages, la végétation, les habitants. N'avancer que par ses propres moyens, à vitesse humaine. Sentir les températures et le climat changer au cours des jours. Quelle fantastique impression de liberté ! Se déplacer simplement, avec des moyens naturels, à l'échelle d'un pays, d'un continent, voire de la planète sans pourtant utiliser de voiture, d'avion, ni aucun autre engin motorisé.
Les Anglo-Saxons emploient le terme "By fair means" pour parler d'un voyage qui n'utilise aucun moyen de transport à moteur. Admettons qu'une aventure débute d'un point A et se termine à un point B en se déplaçant seulement à pied, en vélo, en kayak, en parapente, en voilier, à cheval ou tout autre moyen de déplacement non motorisé, alors il suit cette éthique. Un terme équivalent en français serait peut-être : "en Utilisant des Moyens Elégants/Ecologiques/naturels". Utilisons l'acronyme UME pour la suite. Si quelqu'un a un terme un peu plus poétique et compréhensible, n’hésitez pas à nous en faire part !
Nous voulons privilégier cette manière de voyager car c'est, à notre sens, celle qui est la plus romanesque, la plus poétique et la plus élégante. C'est un pied de nez au monde toujours plus pressé et axé sur la productivité que de partir à la manière des explorateurs du passé.
Par ailleurs, à l'heure où certaines institutions tentent de réduire les nuisances produites par les voitures, montrer que l'on peut se déplacer et vivre des choses extraordinaires sur de très grandes distances à l'aide de ses muscles uniquement, a une valeur symbolique forte. Cependant, nous ne dénigrons pas les voyages où s'insèrent des déplacements motorisés, il s'agit simplement d'une approche différente. Ainsi, réaliser un tour du monde en vélo implique obligatoirement de prendre l'avion. Le voyage est alors de type UME discontinu, à moins de s'embarquer dans un voilier pour passer d'un continent à l'autre ; élégant non ?
Si le voyageur revient à son point de départ, le voyage est cyclique. Et s'il démarre devant sa porte, alors on est vraiment dans l'esprit des explorations du passé, l'apogée du concept, soit UME continu cyclique total. Bon je m'égare, car lorsque M. Dupont va promener Médor, il est UME continu cyclique total. Pour parfaire la définition, il faudrait introduire une notion de temps. Osons la notation UME(t) avec t = un nombre de jours.
Voici quelques exemples d'expés et les catégories dans lesquelles elles entrent. Attention, le but n'est pas de hiérarchiser les expés, mais simplement d'avoir un "vocabulaire" permettant d'identifier facilement le type du voyage.

Sylvain Tesson sur les traces de Rawicz : UME(270) continu
Mike Horn durant latitude 0 : UME(510) continu cyclique
Roule Tandem (tour du monde en tandem) : UME(420) discontinu cyclique
Kayak aux aléoutiennes : UME(30) continu cyclique
Lionel Daudet pour la Skyline : UME(?) continu cyclique total

NB : Les membres de la rédaction ont tous une formation scientifique qui peut parfois transparaître dans les pages du magazine...

Olivier Nobili, inspiré par Sylvain Tesson

 

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